Fin 2019, les voyants étaient au vert et les perspectives de hausse des indicateurs analysés confortaient une remontée de l'activité amorcée depuis 2016. L'impact de la crise sanitaire associé à d'autres facteurs a anéanti ces tendances de croissance, confrontant les entreprises à une situation inédite.

Enquête de conjoncture semestrielle réalisée, par la CCI Alsace Eurométropole, du 5 janvier au 5 février 2021 auprès de 1 416 chefs d'entreprise alsaciens
2020, une année surprenante
Fin 2019, les voyants étaient au vert et les entreprises prévoyaient une hausse de bon augure de la plupart des indicateurs analysés dans notre enquête de conjoncture. Les perspectives, sans être exceptionnelles, confortaient une remontée de l’activité amorcée depuis 2016.
Les premiers mois de 2020 sont venus anéantir ces tendances à la croissance. Ils nous confrontent à une situation inédite.
L’impact de la crise sanitaire se traduit par une dégradation du chiffre d’affaires, du carnet de commandes et de la rentabilité pour 2/3 des entreprises et par un affaiblissement inquiétant de la trésorerie pour la moitié d’entre elles.
Cette crise s’associe à d’autres facteurs : le Brexit, la crise aux Etats-Unis, le repli sur les économies nationales, la nécessité d’accélérer la transition écologique et la transformation digitale, l’évolution des modes de consommation... Elle aura des conséquences profondes et durables, qui seront très variables en fonction de la situation de l’entreprise à l’entrée de la crise, de l’évolution de son marché et des contraintes réglementaires auxquelles elle a été soumise.
40 % des entreprises s'estiment fragilisées
La part d’entreprises en situation faible ou fragile a plus que doublé par rapport à la situation du deuxième semestre 2019 : 40% des entreprises s’estiment fragilisées dans leur chiffre d’affaires, leur carnet de commandes ou leur rentabilité fin 2020 (ils n'étaient que 15% dans ce cas fin 2019).
16 % des dirigeants souhaitent investir dans les 6 prochains mois
Les investissements étaient l’indicateur le moins impacté par la crise au 1er semestre et l’indice perdait seulement cinq points. Mais à la fin de 2020, seulement 16 % des dirigeants souhaitent investir dans les 6 prochains mois. Mais ils prévoient d’augmenter le montant de leurs investissements pour rattraper le gel de 2020. Cette augmentation ne compensera cependant pas tous les investissements non effectués l’année dernière.
2021, des perspectives difficiles à entrevoir
En ce début d’année 2021, et après quasiment une année de crise, le manque de visibilité affecte les possibilités de rebonds même dans les secteurs les moins impactés par les mesures sanitaires.
30% des répondants à l’enquête ne savent pas quelle sera l’évolution de leurs indicateurs dans le semestre à venir
Les restrictions (distanciation, limitation des déplacements, fermetures, etc.) évoluent à un rythme irrégulier et sans critères clairement définis dans l’escalade des mesures. Cette absence de visibilité complique les prévisions des conditions d’exercice de l’activité même à court terme. Et rend difficile l’élaboration et la concrétisation de projets de développement.