Depuis le 1er janvier 2016, les termes « micro » et « auto-entrepreneur » ont fusionné.
Le statut juridique est celui de l’entreprise individuelle (EI) où l’entrepreneur bénéficie d’un régime micro-social et micro-fiscal simplifié.
1. Le champ d'application
Le micro-entrepreneur depuis le 19 décembre 2014 a l'obligation de s'immatriculer au Registre du Commerce et des Sociétés lorsque son activité est commerciale et au Répertoire des Métiers lorsque son activité est artisanale.
Immatriculation
Le micro-entrepreneur doit immatriculer son activité auprès du guichet unique.
Exclusions
Sont exclues les professions suivantes :
- les activités relevant de la TVA immobilière (marchands de biens, agents immobiliers, etc)
- les activités relevant de la TVA agricole
- les activités rattachées au régime social de la MSA (la Sécurité Sociale Agricole)
- les opérations sur les marchés financiers
- les officiers publics et ministériels
- les activités de production littéraire, scientifique, artistique et sportives
- les activités exercées dans le cadre d'un lien de subordination pour lesquelles seul le salariat doit être retenu (voir la note juridique « salariat déguisé »)
Chiffre d'affaires
Les seuils de chiffre d'affaires à ne pas dépasser sont les suivants :
- pour la vente de marchandises, restauration et hébergement : 188 700 €.
- pour la prestation de services : 77 700 €.
Pour les activités mixtes le chiffre d’affaires global ne doit pas excéder 188 700 € et à l’intérieur de cette limite le chiffre d’affaires annuel relatif aux prestations de services ne doit pas dépasser 77 700 €.
Le chiffre d'affaires sera apprécié prorata temporis (au prorata du temps écoulé) si l'entreprise est créée en cours d'année.
2. Le régime social et fiscal
A. Le régime du micro social
Le micro-entrepreneur paie ses cotisations mensuellement ou trimestriellement en fonction du chiffre d’affaires réalisé selon un taux qui varie en fonction de l’activité exercée fixé à :
- 12,3 % pour la vente de marchandises, restauration et hébergement
- 21,2 % pour la prestation de services
Le micro-entrepreneur a la possibilité de bénéficier d’un dispositif d’Aide aux Créateurs Repreneurs d'Entreprise (ACRE) réduisant ces taux de 50 % durant un an.
Les personnes relevant du dispositif formulent, lors de la création de leur activité, leur demande d'exonération auprès de l'URSSAF.
Pour plus d’informations, consultez la note d’information juridique ACRE (en particulier : les conditions d’attribution).
Couverture sociale :
Le forfait couvre les cotisations d’assurance maladie maternité, d’indemnité journalière, d’allocations familiales, d’assurance vieillesse du régime de base, du régime de retraite obligatoire, d’invalidité décès et CSG/CRDS.
Le micro-entrepreneur doit effectuer une déclaration et un paiement dématérialisés (mensuel ou trimestriel). En cas d'absence de déclaration dans les délais, des pénalités seront appliquées.
Contribution à la formation professionnelle
- pour les commerçants : 0,1 %
- pour les professions libérales : 0,2 %
- pour les artisans : 0,3 % (0,176 % en Alsace)
Depuis le 20 juin 2014, l'accès à la formation professionnelle est conditionné au versement de la contribution. Un chiffre d'affaires nul pendant 12 mois consécutifs précédant la demande de prise en charge de la formation fait perdre tous droits.
Taxe pour frais de chambres consulaires
Le micro-entrepreneur en est redevable si son chiffre d’affaires excède 5 000 €.
Le micro-entrepreneur dont l’activité a cessé peut bénéficier de l’allocation des travailleurs indépendants (ATI) de 800 € par mois pendant 6 mois (mesure en vigueur depuis le 1er novembre 2019), sous réserve de respecter les conditions suivantes :
- avoir exercé son activité non salariée pendant 2 ans en continu,
- avoir cessé son activité pour cause de liquidation ou de redressement judiciaire,
- justifier au minimum de 10 000 € de revenus perçus au titre de cette activité et disposer de ressources inférieures au montant du RSA.
B. Le régime du micro-fiscal
1 - Le régime micro-fiscal simple
Les seuils de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour bénéficier de ce régime fiscal sont les suivants :
- pour la vente de marchandises, restauration et hébergement : 188 700 €.
- pour la prestation de services : 77 700 €.
Le micro-entrepreneur bénéficie de la franchise en base de TVA. De ce fait, il ne facture pas la TVA et il ne récupère pas non plus la TVA acquittée sur ses achats ou investissements.
Attention, les seuils de la franchise de TVA sont inférieurs à ceux de la micro-entreprise.
En cas de dépassement des seuils suivants, le micro-entrepreneur sera soumis à la TVA :
Lors de la première année de dépassement :
- 101 000 € pour la vente de marchandises, restauration et hébergement
- 39 100 € pour la prestation de services
Par la suite :
- 91 900 € pour la vente de marchandises, restauration et hébergement
- 36 800 € pour la prestation de services
Enfin, un abattement forfaitaire pour frais professionnels est appliqué par l’administration fiscale au chiffre d’affaires déclaré afin de déterminer le bénéfice imposable :
- 71 % du chiffre d’affaires pour la vente de marchandises, restauration et hébergement
- 50 % chiffre d’affaires pour la prestation de services relevant des BIC
- 34 % du chiffre d’affaires pour la prestation de services relevant des BNC.
2 - L’option pour le versement libératoire
Le micro-entrepreneur peut opter pour un prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source, lors de son immatriculation, si le montant des revenus du foyer fiscal de l’avant-dernière année, est inférieur ou égal, pour une part de quotient familial, à la limite supérieure de la 3ème tranche du barème de l’IR de l’année précédant celle au titre de laquelle l’option est exercée.
Pour pouvoir prétendre au prélèvement libératoire en 2024, le revenu fiscal de référence de votre avis d’impôt 2022 doit être inférieur ou égal à 27 478 € par part de quotient familial.
Le micro-entrepreneur ayant opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire a la possibilité d’acquitter l’impôt sur le revenu en même temps que les cotisations sociales, de façon mensuelle ou trimestrielle, au taux de :
- 1 % pour la vente de marchandises, restauration et hébergement
- 1,7 % pour la prestation de services relevant des Bénéfices Industriels et Commerciaux
- 2,2 % pour la prestation de services relevant des Bénéfices Non Commerciaux.
Contribution économique territoriale (CET)
La contribution économique territoriale (CET) est composée de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
Le micro-entrepreneur n’est pas redevable de la CFE, l'année de création de son entreprise.
3. L'essentiel de ce régime
- un enregistrement, un fonctionnement et une radiation simplifiés, rapides et gratuites,
- une comptabilité simplifiée (pas de bilan annuel mais tenue d’un livre des recettes encaissées et un registre des achats),
- de réelles obligations et responsabilités du chef d'entreprise.
Si pendant 24 mois civils ou 8 trimestres civils consécutifs, le micro-entrepreneur n'a pas réalisé de chiffre d'affaires, il ne pourra plus bénéficier de ce statut. Le micro-entrepreneur qui ne peut plus bénéficier du régime micro-social pour dépassement des seuils de chiffre d'affaires est informé par lettre recommandée avec accusé de réception et dispose alors d'un mois pour contester la décision.
4. Les limites de ce régime
Impossibilité de récupérer la TVA.
Un certain seuil de chiffre d'affaires ne peut pas être dépassé.
Les charges réelles ne sont pas déductibles (prise en compte d’un forfait).
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